Mé Zochi moyenne altitude chemins balisés

Moyenne altitude

Voici les descriptions de quelques parcours de moyenne altitude dans le district de Mé-Zochi :

Il n’existait jusqu’en 2017 de sentiers de randonnée balisés que dans le district de Mé-Zochi, district de l’intérieur de l’île de Sao Tomé, qui couvre une grande partie du massif montagneux central. Il est prévu d’aménager en 2018 une signalisation de certains parcours dans d'autres districts  : Caué (au sud), signalisation achevée pour 3 parcours au début du second semestre ; en fin d'année, Lobata (au nord de l’île), et Lemba (au nord-est).

Le PP MZ 01 : De Belém à Belém : une route du vin

 

  • Difficulté : Moyenne.
  • Dénivelé : environ 150 m.
  • Durée : environ 2 heures.

 

A la sortie du village de Belém, sur la route de Batepá, à environ 150 mètres du gîte rural Casa Ediana, le point de départ du sentier est visible (marque au sol, inscription PP MZ 01) sur le côté droit de la chaussée ; on descend quelques marches d’escalier pour commencer.

La randonnée décrit une boucle, qui ramène le promeneur à une centaine de mètres de son point de départ, un peu plus bas sur la route asphaltée. Nous conseillons de faire la randonnée dans le sens que nous décrivons ici, qui permet de prendre la pente la plus abrupte dans le sens de la montée. Le sentier est, sur ce tronçon, très glissant. Un bâton de randonnée peut s’avérer utile.

Le parcours emprunte surtout des chemins dits de « vianteiros » (soutireurs de vin de palme), c’est-à-dire étroits et abrupts. Certains tronçons sont cependant communs avec le PP MZ 02, qui, lui, emprunte des chemins de roças, plus larges pour permettre l’évacuation de charges importantes de produits agricoles. Le MZ 01 effectue des zigzags et abandonne parfois le chemin plus important pour un sentier au tracé étroit. Soyez donc attentif à la signalisation.

Le chemin passe dans des plantations partiellement abandonnées. Les cacaoyers cèdent la place, au fur et à mesure de la montée, aux palmiers de haute taille, exploités pour le vin de palme. Celui-ci provient de la fermentation de la sève de l’arbre, qui se récolte par incision du tronc tout au sommet. Le soutireur de vin de palme grimpe, le plus souvent pieds nus et aidé d’un harnais, à des hauteurs vertigineuses, pour pratiquer l’incision du tronc, puis, revient en général le lendemain, pour récolter la sève qui s’est écoulée dans un récipient qu’il aura attaché là à cet effet. Le « vianteiro » redescend alors avec sa charge (parfois plus d’un litre pour un seul arbre, mais les rendements sont très divers) et doit souvent se défendre, dans cette situation périlleuse, contre les insectes, et notamment les abeilles, qui entendent bien faire leur miel de ce succulent liquide au goût sucré. Donc, durant la balade, levez les yeux : les travailleurs acrobates sont à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de vos têtes.

Même habileté dans l’escalade pour les récolteurs de fruits de l’arbre à pain (ce sont souvent les mêmes personnes). Cet arbre peut atteindre des hauteurs impressionnantes ; il faut monter sur les hautes branches pour sectionner à la machette les rameaux porteurs d’un fruit ; celui-ci, qui pèse plusieurs kilos, tombe alors au sol avec fracas. Sa chute pourrait vous assommer ; mais ne craignez rien ; si vous n’avez pas repéré le cueilleur de fruits, lui, en revanche, vous a très bien entendus et vus, depuis son poste de vigie, et interrompra son travail au moment de votre passage.  

Quelques trouées dans une dense végétation offrent parfois de beaux points de vue en direction de la ville de Trindade. Il est possible de demander à déguster du vin de palme à des exploitants, contre une petite rémunération. Le vin de palme frais titre au maximum 4° d’alcool. Donc, pas de danger de tituber sur le chemin du retour qui descend sur Belém.

Le PP MZ 02. De Belém à Batepá : L’ancienne roça Molembu

  • Difficulté : faible.
  • Dénivelé : environ 160 m.
  • Durée : environ 1h1/2 jusqu’au point d’arrivée près de Batepá.

Durée légèrement inférieure pour le retour effectué en descente par le même chemin, seulement 20 minutes en cas de retour par la route asphaltée Batepá – Belém.

Une roça, c’est une plantation. La roça Molembu, comme toutes les terres appartenant à des colons ou des entreprises étrangères, fut nationalisée à l’indépendance de Sao Tomé et Principe en 1975. Puis elle a été partagée dans les années 1990 et occupée par lots par ses travailleurs ou par des paysans voisins. Les bâtiments communs, non affectés, subissent une lente dégradation. Mais les terres restent vivantes, plantées en cacaoyers, caféiers, palmiers à huile, bananiers, kolatiers (qui donnent la noix de cola), etc. On y trouve aussi de beaux arbres de rapport utilisés pour la menuiserie et le bois de charpente. La roça Molembu a été chantée par la poétesse santoméenne Olinda Béja :

 Molembu, ma petite terre
Au parfum de pomme de lait
Ma richesse perdue
Mon petit grain de café

 Molembu ma petite terre
Mon herbe folle ma forêt
Mes oiseaux aux doux chants
En guirlande de fleurs de fête

Elle a de tout, ma terre aimée
Abondance et qualité
Dans le district de Mé-Zochi
Dans les parages de Trindade

Dans le village de Belém, sur la route qui monte vers Batepá, à quelques dizaines de mètres du croisement routier et du gros arbre à palabres (un badamier) qui occupent le centre du village, le départ du parcours emprunte d’abord vers la droite une large piste plus ou moins empierrée qui mène à l’ancien siège de la roça. Le plaisir de la balade réside dans l’observation de la végétation et les chants d’oiseaux.

A un embranchement, le chemin le plus court (celui de gauche) évite de passer par le siège de la roça. On peut cependant vouloir jeter un coup d’œil sur les anciens bâtiments (ne soyez pas intrusifs, ne gênez pas les habitants), en ce cas prendre le chemin de droite. Les habitants voudront peut-être vous faire visiter la « gruta ». Il ne s’agit pas d’une grotte, mais d’une dépression creusée dans le sol volcanique d’où sort un petit torrent où les femmes vont puiser l’eau et laver leur linge. Un petit trou de verdure où résonnent les rires des lavandières et de leurs enfants. Laissez-vous prendre par la main pour aller admirer ce joli spectacle. Attention, le retour de la « gruta », en montée, est raide et glissant.

Au-delà du siège de la roça, le parcours emprunte des chemins plus étroits, mais sans difficulté, au milieu de cacaoyers, de palmiers et de beaux arbres d’ombrage. En fin de parcours, vous débouchez sur la route asphaltée Belém – Batepá, à environ 300 mètres en contrebas de la place de ce dernier village. Vous pouvez vous laisser tenter par un rafraichissement (il fait chaud). En ce cas, vous trouverez un petit bar juste après la place du village sur votre droite, en bordure de la route qui monte vers Monte Café.

Batepá a été le lieu central de terribles massacres perpétrés en février 1953 par des milices à la solde du gouverneur portugais de l’archipel. Cet épisode traumatisant a été le point de départ du mouvement indépendantiste santoméen. En traversant la place du village, vous verrez des stèles commémoratives, peintes en de gais coloris : rien de funèbre, à Sao Tomé, on n’aime pas se complaire dans la tristesse et le deuil ressassé.

Vous pouvez revenir sur Belém soit en prenant le même chemin qu’à l’aller en sens inverse, soit en marchant le long de la route asphaltée ; il n’y a pas beaucoup de trafic et le paysage boisé est fort beau également.

Le PP MZ 03. De Belém à Roça Saudade par Milagrosa, entre Vale de Agua Grande et Vale Mé-Zochi

  • Difficulté : moyenne.
  • Dénivelé : environ 500 mètres.
  • Durée : environ 3 heures pour monter jusqu’au restaurant Casa Almada Negreiros au centre de Roça Saudade ; 2 h 20 pour le retour en descente par le même chemin, ou 1h40 si vous prenez le PP MZ 04.

Le point de départ du sentier de randonnée se situe à la sortie du village de Belém sur la route de Batepá, sur la gauche, exactement à l’angle du gîte rural Casa Ediana (gîte bien indiqué par une pancarte ; le départ de deux chemins de randonnée, le MZ 03 et le MZ 04, signalés par marques au sol). Au bout du pré qui sert de terrain de foot aux enfants de Belém, le MZ 03 bifurque sur votre gauche et passe près de petites cabanes (alors que le MZ 04 continue tout droit).

Après 10 minutes de sentier étroit dans une dense végétation cultivée (palmiers à huile, bananiers, cacaoyers, arbres fruitiers), passage d’un ruisseau à gué (on fait de grands pas de pierre en pierre). A 20 minutes, le parcours croise la Nationale 3 au niveau de Piedade. Il faut descendre le long de la Nationale sur environ 150 mètres, puis traverser ; marquage au sol qui fait prendre une large piste en terre, pont sur le torrent Agua Grande. Le parcours prend un chemin à droite après le pont et traverse les terres de la roça Santi (cacaoyers). On laisse à droite les bâtiments de la roça. Au bout d’environ une heure de marche apes le départ, on débouche sur une route asphaltée que l’on suit en montée sur environ 200 mètres jusqu’à un embranchement ; prendre à droite la route empierrée qui mène au siège de la roça Milagrosa, en laissant sur votre gauche la route en terre qui mène à Bombaïm. Roça Milagrosa forme un gros village dont on sort par une route pavée, qui se transforme ensuite en piste de terre. La pente devient plus accentuée et la végétation plus aérée. On passe Quinta das Flores, petit hameau de quelques maisons. Belles cultures en terrasses. De plus en plus de points de vue magnifiques sur la droite en direction du littoral. Le chemin suit la ligne de crête entre le rio Manuel Jorge (Mé-Zochi, en créole) à votre gauche, et un de ses affluents, profondément encaissé, sur votre droite. Arrivée au centre de la Roça Saudade, devant le musée Almada Negreiros, où la vue s’étend au-dessus des frondaisons jusqu’au littoral et à la capitale, plus de 800 mètres plus bas.

La roça Saudade au beau nom (Mélancolie) est le lieu de naissance d’un grand artiste, de père portugais et de mère santoméenne, José Almada Negreiros (1893-1970). Peintre, céramiste, poète et romancier, il a marqué la culture portugaise de l’entre-deux guerres mondiales par son modernisme (relations étroites avec le mouvement futuriste italien et le surréalisme français). Un petit musée lui est dédié sur le lieu de sa naissance. Le restaurant du musée est un des meilleurs lieux de dégustation de la gastronomie santoméenne, il peut représenter une belle étape reposante au terme (ou au milieu, si vous redescendez à pied) d’une longue balade magnifique. Exceptionnel par son cadre (vue à couper le souffle), le restaurant l’est aussi par la qualité de sa gastronomie : menu du jour de spécialités locales raffinées (pour 15 €) ; ouvert tous les jours pour le déjeuner, réservation recommandée en cas d’affluence (les weekends), mais pas obligatoire ; tél. 991 61 72 et 981 31 04.

On peut redescendre par le même chemin, ou par le PP MZ 04.

Cascades et « Ponts de la main de Dieu »

Le départ de Belém se fait au même endroit que celui du PP MZ 03 : sur la route de Batepá, à gauche dans le sens de la montée, immédiatement après le gîte rural Casa Ediana (clairement indiqué). Le MZ 04 diverge du MZ 03 après une petite centaine de mètres : pour le MZ 04, prendre tout droit, puis à droite.

L’autre extrémité du parcours se trouve à la Casa Museu Almada Negreiros de Roça Saudade (décrite avec le PP MZ 03).

Le début de la randonnée se fait dans des chemins souvent étroits sous le couvert végétal caractéristique de la zone de Belém : cacaoyers, bananiers et palmiers exploités tant pour le vin de palme que pour l’huile. A un moment, on doit marcher le long de la route asphaltée Belém – Batepa sur 200 mètres environ, puis le parcours reprend un chemin forestier sur la gauche (marquage au sol). On traverse la Nationale EN3 à Batepá, pour prendre une large route en terre et l’on rentre dans le village de Vanguarda, communauté accolée à Batepá. Vanguarda était une roça, au temps de la colonisation, c’est-à-dire une exploitation agricole, où la main d’œuvre, réduite à la misère, provenait essentiellement des îles du Cap-Vert ; alors que Batepá était une agglomération de « forros », les Fils de la Terre, petits paysans ruinés par la colonisation, mais fiers de leur statut de paysans indépendants, de l’ancienneté de leur implantation et de leurs maigres privilèges. Avec l’indépendance, les différences entre les deux communautés s’estompent, et les jeunes se fréquentent sans manifester les préjugés d’autrefois.  

Au sortir de Vanguarda, large « chemin de roça » grimpant entre des plantations bien entretenues (on est au cœur d’une des zones agricoles les plus riches de l’île), formant un couvert végétal extrêmement dense, essentiellement bananiers et cacaoyers. Si vous faites ce parcours avec un guide ou un accompagnateur local, faites-vous montrer les différentes variétés de bananiers pour apprendre à les distinguer : banane-pain, banane-pomme, banane d’argent, banane d’or, banane naine, gros-michel… On peut dire que Sao Tomé est à la banane ce que la France est à la vigne : une vieille culture gastronomique distingue avec soin les variétés et les lieux d’origine, comme en France on parle de cépages et de crus.

Le troisième étage du parcours aborde une aire découverte (attention aux coups de soleil !) : potagers et vergers cultivés avec soin, souvent avec irrigation d’appoint, dans un paysage ouvert semé de bouquets d’arbres et de bananiers plantés en ligne. Le chemin passe un moment au sein de belles plantations de poivre (le poivrier, plante grimpante, est cultivé sur tuteurs). Puis, le parcours débouche sur la route nationale (EN3) au niveau du petit hameau dit « Aldeia de Monte Café », habité par des anciens travailleurs de la roça du même nom qui ont abandonné les bâtiments collectifs du siège de la plantation (Monte Café Sede) pour ces maisons qu’ils ont construites en bord de route. Les habitants se livrent surtout aux cultures vivrières (notamment maraichage). Dans le hameau, on peut jeter un coup d’œil à l’atelier d’un peintre local de style naïf, Julio. Le parcours suit la route nationale durant une centaine de mètres avant de bifurquer sur la droite par un sentier en pente raide qui passe entre les champs cultivés.

Au bord du sentier, la Casa Arlindo (la maison d’un guide local) peut vous servir, si la grimpette vous a donné soif, café, délicieuses infusions locales aux multiples vertus (feuille de cannelier fraiches, citronnelle, menthe, micoco…) ou sodas et bières. La Casa Arlindo sert aussi des repas de cuisine santoméenne de type familial, sur commande 24 heures à l’avance (tél. : 992 59 39 ; il faut avoir la patience d’insister pour obtenir votre correspondant, le réseau téléphonique à cet endroit est de mauvaise qualité) ; menu à 8€ + boissons.

Au-delà de la Casa Arlindo, le sentier passe dans les champs de petits paysans, puis débouche ensuite sur une petite route carrossable en terre, et de nouveau sur la route nationale asphaltée, à moins de 200 mètres de l’entrée du village Roça Saudade.  On peut rejoindre le PP MZ 03 à la Casa Museu Almada Negreiros.

Retour : soit par le même chemin, soit (un peu moins long) en marchant sur le bord de la nationale (EN 3), soit par le PP MZ 03 (voir plus haut).

Le PP MZ 04. De Belém à Roça Saudade par Vanguarda

  • Difficulté : faible.
  • Dénivelé : 500 mètres.
  • Durée : environ 2h15 à la montée, 1h50 à la descente.

Le PP MZ 04. De Belém à Roça Saudade par Vanguarda

Le départ de Belém se fait au même endroit que celui du PP MZ 03 : sur la route de Batepá, à gauche dans le sens de la montée, immédiatement après le gîte rural Casa Ediana (clairement indiqué). Le MZ 04 diverge du MZ 03 après une petite centaine de mètres : pour le MZ 04, prendre tout droit, puis à droite.

L’autre extrémité du parcours se trouve à la Casa Museu Almada Negreiros de Roça Saudade (décrite avec le PP MZ 03).

Le début de la randonnée se fait dans des chemins souvent étroits sous le couvert végétal caractéristique de la zone de Belém : cacaoyers, bananiers et palmiers exploités tant pour le vin de palme que pour l’huile. A un moment, on doit marcher le long de la route asphaltée Belém – Batepa sur 200 mètres environ, puis le parcours reprend un chemin entre des maisons sur la gauche (marquage au sol souvent peu visible à cause de la poussière de la route, quelques mètres après un parapet marqué des deux lignes jaunes de façon plus facile à repérer). On traverse la Nationale EN3 à Batepá, pour prendre une large route en terre et l’on rentre dans le village de Vanguarda, communauté accolée à Batepá. Vanguarda était une roça, au temps de la colonisation, c’est-à-dire une exploitation agricole, où la main d’œuvre, réduite à la misère, provenait essentiellement des îles du Cap-Vert ; alors que Batepá était une agglomération de « forros », les Fils de la Terre, petits paysans ruinés par la colonisation, mais fiers de leur statut de paysans indépendants, de l’ancienneté de leur implantation et de leurs maigres privilèges. Avec l’indépendance, les différences entre les deux communautés s’estompent, et les jeunes se fréquentent sans manifester les préjugés d’autrefois.

Au sortir de Vanguarda, large « chemin de roça » grimpant entre des plantations bien entretenues (on est au cœur d’une des zones agricoles les plus riches de l’île), formant un couvert végétal extrêmement dense, essentiellement bananiers et cacaoyers. Si vous faites ce parcours avec un guide ou un accompagnateur local, faites-vous montrer les différentes variétés de bananiers pour apprendre à les distinguer : banane-pain, banane-pomme, banane d’argent, banane d’or, banane naine, gros-michel… On peut dire que Sao Tomé est à la banane ce que la France est à la vigne : une vieille tradition gastronomique distingue avec soin les variétés et les lieux d’origine, comme en France on parle de cépages et de crus.

Le troisième étage du parcours aborde une aire découverte (attention aux coups de soleil !) : potagers et vergers cultivés avec soin, souvent avec irrigation d’appoint, dans un paysage ouvert semé de bouquets d’arbres et de bananiers plantés en ligne. Le chemin passe un moment au sein de belles plantations de poivre (le poivrier, plante grimpante, est cultivé sur tuteurs). Puis, le parcours débouche sur la route nationale (EN3) qu’il faut traverser au niveau du petit hameau dit « Aldeia de Monte Café », habité par des anciens travailleurs de la roça du même nom qui ont abandonné les bâtiments collectifs du siège de la plantation (Monte Café Sede) pour ces maisons qu’ils ont construites en bord de route. Les habitants se livrent surtout aux cultures vivrières (notamment maraichage). Dans le hameau, on peut jeter un coup d’œil à l’atelier d’un peintre local de style naïf, Julio (panneau indiquant Belas Artes à quelques mètres du chemin de randonnée).

Le chemin traverse une partie du hameau en passant par les lavoirs où les femmes lavent le linge, puis longe le terrain de football sur la gauche, avant de grimper entre les champs (marquage au sol sur des rochers). C’est un sentier étroit envahi par les broussailles, parfois très hautes (pas de crainte à avoir, pas d’épines, ni d’herbe coupante ou urticante, ni de serpents, on n’est pas dans la zone du cobra noir). On débouche après environ 10 minutes sur un large chemin carrossable, que l’on prend sur la gauche pour contourner une fabrique d’eau minérale abandonnée. Après la fabrique, passage entre de très grands arbres, beaucoup de chants d’oiseaux. On arrive enfin sur une petite route pavée, que l’on prend vers la gauche pour rejoindre encore une fois la Nationale. On effectue environ 150 mètres le long de celle-ci, avant de bifurquer à gauche en prenant la piste qui amène à Roça Saudade et au musée et restaurant Almada Negreiros (panneaux indicateurs).

 

Retour : soit par le même chemin, soit (un peu moins long) en marchant sur le bord de la nationale (EN 3), soit par le PP MZ 03 (voir plus haut), qui part également de l’entrée du restaurant, mais dans la direction opposée à celle du PP MZ 04.

Le PP MZ 05 : de Batepá à Monte Café par Mongo

  • Difficulté : moyenne. Cependant, si vous êtes accompagnés d’enfants, il est recommandé de les faire se déchausser au moment de franchir le petit torrent à mi chemin entre Antonio Soares et Mongo : les pierres qui permettent le passage à sec sont espacées et il est préférable, pour qui n’est pas capable de grandes enjambées, de rentrer dans l’eau fraiche en relevant ses pantalons (à cet endroit, la profondeur du cours d’eau n’excède pas 25 centimètres, sauf crue exceptionnelle).
  • Dénivelé : un peu plus de 200 mètres.
  • Durée : environ 2 heures et quart depuis Batepá (non compris le petit détour par la roça Mongo ; comptez ¼ d’heure supplémentaire si vous allez jeter un coup d’œil à cette petite roça presque abandonnée). Le retour par le même chemin prend environ 1h50 à 2 heures.

Le départ se fait en face du café-restaurant « Quinta Nunes 25 », à 300 mètres de la place du village de Batepá (décrite au PP MZ 02), au bord de l’EN 3. On prend la route en terre qui mène à Ototo et Madalena (panneau indicateur). On suit cette large piste dans un joli paysage cultivé sur environ 1 kilomètre ; puis, juste avant le hameau appelé Antonio Soares, départ d’un chemin sur la gauche, après le mur d’une exploitation agricole (élevage de porcs) ; fléchage.

Le chemin, bien indiqué, devient étroit au sein des plantations (principalement cacao), et glissant en saison des pluies. Au bout d’environ 25 minutes, on descend au fond d’une gorge où il faut franchir un petit torrent peu profond. Des pierres sont disposées de manière à faciliter le passage. Le sentier remonte vers Mongo, débouchant à proximité des habitations de cette roça sur la route empierrée qui fait la liaison avec la roça Monte Café.

Il peut-être intéressant d’aller jeter un coup d’œil à Mongo (qui se trouve à moins de 5 minutes de marche, sur votre gauche). La roça s’est dépeuplée sous le coup de l’exode rural, et ne comporte plus, en 2016, qu’un seul habitant, qui fait tous ses efforts pour entretenir les lieux.

 On a là un bel exemple de ce qu’a pu être une « dépendance » de roça, c’est-à-dire une exploitation agricole travaillant sous l’autorité de la plantation mère (Monte Café) : architecture de bois (bien conservée), plan en rectangle autour d’une grande cour intérieure, allure de forteresse avec ses deux portes  que l’on fermait le soir pour empêcher les travailleurs d’en sortir (ceux-ci étaient soumis à un régime disciplinaire de type militaire qui dura jusqu’à l’indépendance en 1975).

Revenir jusqu’à la bifurcation précédente et prendre la route dans le sens de la montée. Un peu plus loin, le chemin passe au milieu de majestueuses érythrines, ces arbres plantés pour ombrager les cacaoyers et les caféiers. A cet endroit, les érythrines atteignent une très grande hauteur, et leurs troncs sont revêtus d’une plante parasite de la famille des orchidées, dont le vert feuillage contraste avec les fleurs d’un rouge orangé de l’arbre lui-même (la pleine floraison se situe durant la saison sèche, on marche sous une véritable voûte rougeâtre). Après environ 40 ou 45 minutes de montée en pente modérée, on rejoint la piste qui mène de Monte Café à Novo Destino ; prendre à gauche, vers Monte Café. Après 10 -15 minutes de marche en terrain plat au milieu des plantations, arrivée à Monte Café Sede (le siège de la grande roça).

A Monte Café :

Monte Café, qui compte actuellement un peu plus de 1000 habitants, fut autrefois une des plus importantes roças du pays, dédiée au café, mais aussi au cacao ; le centre garde une certaine allure, malgré la décrépitude d’une partie des bâtiments.

Musée du Café, exposition intéressante sur les techniques de travail du temps de l’ancienne plantation coloniale. Café restaurant-pension Efraim (autrefois nommé Alei Coffee House) : boissons et nourriture rapide, ou menu plus conséquent sur réservation, tél. 996 03 27. Le menu (soupe ou cebiche de poisson, plat principal, dessert) est à 12,50 €, le plat du jour à 10 €, restauration rapide à 4 ou 5 €. Le propriétaire du Café Efraim possède une petite entreprise de traitement du café et torréfaction, que l’on peut visiter en attendant que les plats soient prêts. A noter aussi : on y sert un excellent chocolat chaud ou frappé fait avec le cacao maison moulu à la pierre.

Il y a aussi un autre petit restaurant dans la rue centrale de la roça, en contrebas de la pension Efraim : plats populaires, pour 3 €, généralement escargots ou morceaux de poisson grillé accompagnés de lussua (une sorte d'épinard qui est une spécialité de la roça). Ce petit bar restaurant très propre et joliment décoré a pour enseigne "A Frigideira" (La poële à frire).

Retour : par le même chemin (compter 1h50 à 2 heures dans le sens de la descente) ; ou en suivant la route nationale (EN3), plus rapide (environ 1 heure), mais attention aux véhicules, restez bien sur le bas-côté !

Si vous faites le PP MZ 05 pour la première fois dans le sens de la descente, c’est-à-dire en partant de Monte Café pour aller à Batepá, sachez que le départ de la randonnée n’est pas bien indiqué. Il faut sortir de Monte Café Sede par le chemin qui passe devant l’école primaire (faites-vous indiquer l’école) et prendre la piste qui mène à Novo Destino. Après avoir laissé à votre gauche le chemin du PP MZ 06 qui mène à Bemposta, au bout d'un peu plus de 10 minutes de marche, on prend un chemin à droite, là, fléchage sur un rocher en bordure de piste.

Si vous êtes partis de bonne heure le matin pour votre randonnée et que vous reveniez à votre point de départ sans avoir encore déjeuné, vous pourrez prendre votre repas au café-restaurant Quinta Nunes 25 : au milieu des arbres, agréables espaces couverts ou en plein air, bien ventilés. Ne fait de repas que sur commande. Téléphoner la veille : n° 227 14 87 ou 990 36 98. Spécialité de poulet dit « de la terre » (frango da terra), c’est-à-dire élevé en liberté et se chargeant de trouver sa nourriture tout seul dans la forêt. Autres plats, de poisson ou de viande. Plats entre 130 et 170 dobras (5 € à 7 €), entrées à 2 ou 3 €, le fameux poulet (garni) pour 2 personnes, à 10 € ; dessert (fruits), 1 €.

Le PP MZ 06 : De Monte Café à la Cascade à Deux Têtes : café, escargots et chutes d’eau

Ce parcours devrait être balisé au cours du 1er semestre de l’année 2017. Nous en donnons d’ores et déjà la description.

  • Point de départ et point d’arrivée : Monte Café Sede (le siège de la grande roça). Le parcours décrit une boucle.
  • Difficulté : faible. Dénivelé : on part de Monte Café, qui est situé à 680-700 mètres d’altitude ; le point le plus haut se situe à Bemposta, à environ 820 m. ; le point le plus bas, au pied de la cascade, est à environ 550 mètres.
  • Dénivelé cumulé positif : environ 300 mètres.
  • Durée : 3h20 de marche (sans les pauses, dont l’arrêt à la cascade).

Au cas où vous combinez ce parcours avec le MZ 05, c’est-à-dire, si vous faites le chemin Monte Café – Bemposta – Novo Destino – Cascade à Deux Têtes – Novo Destino – Mongo – Batepá, le parcours comporte environ 4 heures et demi de marche.

Départ de Monte Café devant l’école primaire, on prend le chemin (carrossable en 4x4) de Novo Destino. Après environ 10 minutes de marche, embranchement, prendre à gauche le chemin qui mène en pente douce à travers les caféiers à Bemposta. Bemposta est le siège des activités de traitement du café de la CECAFED, coopérative qui regroupe de petits caféiculteurs de  la zone de Monte Café. On peut visiter les installations (déparchage, fermentation, séchage du café en grains). Il y a généralement du personnel sur place qui se fera un plaisir de vous montrer les lieux, mais si vous voulez être sûr de bénéficier d’une visite guidée avec explications (en portugais ou en français), il vaut mieux avoir prévenu la veille en téléphonant au 991 16 70.

De Bemposta, étroit sentier en descente vers Novo Destino. Les paysans de cette roça ont pour activités, outre la culture du café, l’élevage de porcs et, plus original, d’escargots. Les gros escargots dits « buzios de terra » sont un élément important de la gastronomie populaire dans toute l’île ; ils sont en général récoltés dans la forêt et les plantations, où ils prolifèrent à l’état sauvage, mais à Novo Destino, sous l’impulsion d’une ONG, ont été créées des escargotières où les escargots sont nourris et traités contre les parasites. Ces escargotières sont visibles en bordure du chemin de randonnée à la sortie du village.

On sort de Novo Destino par un large chemin en descente, sans difficulté, mais où la boue est extrêmement glissante après les pluies (rappel : il est toujours bon d’avoir avec soi des bâtons de marche).

Dans cette descente, sur la gauche, un sentier mal entretenu (broussailles) mène au point de départ commun de deux cascades (d’où le nom de Cascade à Deux Têtes). En l’absence d’indication sur le terrain, n’y allez que si vous avez un guide. Il est de toute façon plus intéressant de voir les cascades d’en bas. Continuez le parcours jusqu’à un croisement avec une piste carrossable, on prend celle-ci sur la gauche, puis on passe un pont sur un torrent ; un peu plus loin, belle maison en bois d’exploitant agricole, sur votre gauche, bien entretenue depuis la période coloniale (Casa Formosa). Le chemin, large et en très faible pente, mène au pied de deux cascades qui ont un point de départ commun. Le site de la seconde cascade incite particulièrement à la halte : endroit idyllique pour piqueniquer.

Retour : on reprend le même chemin jusqu’à Novo Destino. De là, sans repasser par Bemposta, chemin direct en pente douce à travers les plantations qui vous mène à Monte Café Sede en une heure de marche environ.

Pour les randonneurs qui ne souhaiteraient pas revenir à Monte Café, mais descendre plutôt sur Batepa, Belém et Trindade, possibilité de prendre, sur le tronçon Novo Destino – Monte Café, un chemin sur la gauche, qui rejoint le PP MZ 05 un peu au-dessus de Mongo.