Des parcours non balisés, mais où l’on ne risque pas de se perdre.
Sur ce réseau de sentiers de randonnée fléchés, se greffent quelques parcours qui empruntent des chemins carrossables ; le trafic de véhicules y est très réduit et n’est pas gênant pour le randonneur ; nous faisons mention ici de ceux qui offrent les plus beaux paysages.
São Nicolau et sa cascade
- Point de départ : Roça Saudade (à l’extrémité des PP MZ 03 et MZ 04).
- Difficulté : très facile.
- Dénivelé : négligeable pour aller à la cascade, une cinquantaine de mètres pour le village de São Nicolau.
- Durée : 20 minutes pour aller à la cascade, un quart d’heure de plus pour arriver au village. Même temps pour le retour.
La route asphaltée EN3, en provenance de la capitale, se termine à Roça Saudade, mais se continue par une large piste en terre praticable en toute saison qui mène à São Nicolau. De la Casa Museu Almada Negreiros, on prend un escalier taillé dans le sol pour rejoindre le niveau de la route asphaltée. Prendre la piste qui prolonge celle-ci. Cette piste serpente à flanc de montagne ; les beaux caféiers plantés en contrebas sont taillés court, comme il convient pour faciliter la récolte, et ne font pas obstacle à la vue sur le massif de l’autre côté de l’étroite vallée. Les pentes sont couvertes d’érythrines aux flamboyantes couleurs en saison sèche.
La cascade São Nicolau est une des attractions touristiques les plus connues de Sao Tomé. La pays compte des dizaines de cascades, mais celle-ci est la plus accessible, et elle offre un spectacle effectivement impressionnant, surtout en saison des pluies : le débit est alors puissant, sur ses 50 mètres de chute au sein d’une végétation frissonnante d’un vert profond ; les embruns créent des motifs irisés très difficiles à capter en photo. En saison sèche, le débit est considérablement inférieur, mais l’endroit demeure charmant dans sa fraicheur ombrée ; c’est le lieu de prédilection des couples d’amoureux qui viennent de la capitale pour y rêver main dans la main, appuyés au parapet du pont face à la cascade.
La route en terre continue jusqu’au petit village de São Nicolau, abrité dans son cirque de montagnes abruptes. La population de cette ancienne roça coloniale (quelques jolis vestiges architecturaux et de jardin d’agrément) commence tout juste à sortir de la misère, surtout grâce aux revenus du maraichage (les légumes qui viennent de São Nicolau sont réputés pour leur qualité, notamment les carottes) ; quelques maisons neuves ou réhabilitées témoignent de cette amélioration des revenus, et tranchent par rapport aux sinistres bâtisses dégradées qui servaient à loger les anciens ouvriers agricoles depuis la période coloniale.
Le chemin se termine en cul de sac au fond du village. Il faut revenir à Roça Saudade par la même route.
De Roça Saudade à Bom Sucesso : par les caféières d’altitude jusqu’au jardin botanique
- Difficulté : faible.
- Dénivelé : Dénivelé : 300 mètres jusqu’au Jardin Botanique, 450 mètres pour atteindre l’antenne de la CST.
- Durée : 1h10 jusqu’au Jardin Botanique, 40 à 45 minutes du Jardin Botanique jusqu’à l’antenne de la CST. Pour redescendre, 35 + 55 minutes.
Le parcours suit la route, pour partie en terre, pour partie pavée, qui va de Roça Saudade au Jardin Botanique d’altitude. Le départ se fait à l’extrémité de la route asphaltée EN3 ; alors que la piste pour Sao Nicolau continue tout droit, la route de Bom Sucesso prend sur la droite, en montée.
On arrive en quelques minutes à Nova Moca, petit village issu d’une roça coloniale défrichée au milieu du 19ème siècle pour y produire un café arabica de haute qualité (d’où le nom : Moka nouveau). Une partie des terres a été reprise au début des années 2000 par un ingénieur agronome d’origine italienne installé à Sao Tomé et Principe, Monsieur Claudio Corallo, qui, en suivant des méthodes de culture rigoureuses et en procédant à une sévère sélection des plants, a redonné au café de Nova Moca la renommée d’antan, ce qui fait que ce café se vend sur les marchés mondiaux deux fois le prix d’un bon café du Brésil ou de Colombie. Signalons que le même Monsieur Corallo tire, du cacao des plantations de l’île de Principe, un chocolat (qui porte son nom) fabriqué à Sao Tomé qui est considéré comme un des meilleurs du monde et a été primé dans de nombreux concours internationaux. Le Centre Communautaire Ecotouristique de Nova Moca, bien indiqué par un panneau au centre du village, peut constituer une halte, à l’aller ou au retour, pour boire un coup ou pour se restaurer (pour le grand déjeuner, réserver au plus tard à 10 h. du matin : tél. 994 39 59 ; plat du jour à 200 Dobras / 8 € ; menu à 250 Dobras, 10 €).
Après Nova Moca, la route monte en larges lacets en direction de Bom Sucesso. Les paysages sont d’une grande sérénité, avec une végétation plus aérée que dans d’autres chemins de randonnée. N’hésitez pas, dans la deuxième partie du parcours, lorsque la route domine la profonde vallée du Rio Mé-Zochi et le village de São Nicolau, à vous en écarter de quelques pas sur la gauche en direction du précipice, vous aurez des points de vue magnifiques.
Bom Sucesso, à un peu plus de 1100 mètres d’altitude, est considéré comme la porte d’entrée du Parc National de l’Obô. Maison des guides, où l’on peut passer la nuit (voir notre chapitre Hébergement) charmant petit jardin botanique. Visites guidées (le guide parle français), rémunération laissée à l’appréciation du visiteur. Le jardin botanique est ouvert à la visite de 9 heures à 15 h. ; jour de fermeture le lundi.
En face du Jardin Botanique, petit bar restaurant, excellent café, nourriture de type snack, mais plats plus élaborés sur réservation. Le chemin à droite du bar mène au Parc Naturel de l’Obô (Lagoa Amélia). Celui de gauche conduit à l’antenne de la CST (Compagnie Santoméenne de Télécommunications) : beau point de vue, Les deux parcours traversent, à la sortie de Bom Sucesso, de beaux jardins maraichers coupés de petits bosquets. Admirez, mais ne cueillez rien si on ne vous l’a pas offert.
De Milagrosa à la roça Bombaïm et ses cascades
- Difficulté : faible.
- Dénivelé : la Roça Bombaïm est sensiblement à la même altitude que la roça Milagrosa (aux alentours de 450-500 m.), mais la route doit franchir le seuil entre la vallée du Rio Mé-Zochi et celle du Rio Abade, au col de Borraco, à environ 620 m. d’altitude. La pente reste toujours modérée.
- Durée : 3 heures pour l’aller simple à partir de la fin de la route asphaltée (entrée de la Roça Milagrosa) ; compter 6 h. de marche aller et retour, hors le temps de visite de la Roça Bombaïm et de ses cascades
Cette randonnée se greffe sur le PP MZ 03, qui mène de Belém à l’entrée de la roça Milagrosa en un peu plus d’une heure de marche. Là, au bout de la route asphaltée, prendre la large piste en terre carrossable qui la continue. Suivre cette piste, une des plus belles routes de l’intérieur de Sao Tomé, par la majesté des arbres qui la bordent, l’harmonie des courbes des reliefs qui la dominent, le spectacle des eaux bouillonnantes des cours d’eau encaissés qu’elle franchit sur des ponts.
Vous êtes au cœur du massif montagneux central. La Roça Bombaïm se trouve en amont de la vallée du Rio Abade (alors que Milagrosa relève du bassin d’un autre cours d’eau, le Rio Mé-Zochi). L’orientation de la vallée du Rio Abade la rend pénétrable aux vents du sud-est, qui, à Sao Tomé, sont porteurs de nuages notamment en saison sèche. Aussi, ne vous étonnez pas si la zone est particulièrement humide et le ciel très souvent couvert. Mais les paysages, même sous ce ciel bas, sont admirables de verdure intense et de mystère. Et, à Bombaïm même, quel spectacle, si vous avez la chance d’une éclaircie ensoleillée : des pâturages entre les bois qui donnent le sentiment d’une Suisse équatoriale, dominés par des sommets aux silhouettes dentelées semblables aux montagnes des peintures chinoises sur soie !
Roça Bombaïm est une belle demeure de l’époque coloniale, intelligemment restaurée, meublée et décorée, qui fait hôtel et restaurant. Pour y séjourner, voir notre chapitre Hébergement. Pour y prendre un repas, il est important de réserver (tél.983 09 73).
Les deux cascades de Bombaïm alimentent le Rio Abade, qui s’enfonce dans des gorges profondes en contrebas de la route. Pour accéder aux cascades depuis la route (à 10 minutes de marche environ avant l’entrée de la roça), on prend, pour chacune des deux, un étroit sentier rocheux (sur la droite en venant de Milagrosa), rendu glissant par l’humidité ambiante et les embruns provenant de la cascade. Les départs de ces deux sentiers sont à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre. La cascade la plus intéressante (plus haute et possibilité de baignade en contrebas) est la seconde, en venant de la roça, On débouche au bout d’une centaine de mètres sur le bassin de la cascade : une large vasque harmonieuse au fond rocheux. La cascade, dont le débit varie beaucoup en fonction des précipitations, est moins spectaculaire que celle de São Nicolau (la chute principale est d’environ 18 à 20 mètres, moins de la moitié de S. Nicolau), mais le site, avec ses larges rochers plats en bordure du bassin, invite à la baignade.
Si vous séjournez à l’hôtel de la roça, la direction propose des balades guidées de courte durée (une à trois heures) dans les environs. Prix : entre 20 et 40 €. Ne pas manquer la visite à une autre cascade, beaucoup plus impressionnante que les deux cascades de Bombaïm, la Cascata Formosa.
La vallée du rio Abade, de la Roça Bombaïm à Agua Izé et la Bouche de l’Enfer.
Cette randonnée est à faire avec un guide, car le chemin présente divers embranchements où la direction à prendre ne fait l’objet d’aucune signalisation.
- Difficulté : moyenne (aucune difficulté technique, mais trajet long).
- Dénivelé : un peu plus de 500 mètres (presque constamment en descente, après un court moment de grimpette à la sortie de Bombaïm).
- Durée : environ 4 heures (aller simple).
Le chemin fait la liaison entre le cœur du massif montagneux et le bord de mer, dans le district de Cantagalo. Agua Izé est une agglomération de la côte est, ancienne roça importante où furent acclimatés les premiers cacaoyers importés d’Amérique du sud à Sao Tomé au début du 19ème siècle. Agua Izé possède une belle plage de sable clair au fond d’une petite baie bien abritée.
Depuis Bombaïm, le chemin monte d’abord au col de Monte Formoso Grande, au sein d’une forêt de repousse luxuriante. Puis on redescend vers les roças Claudino Faro et Bernardo Faro, vouées surtout à la culture du cacao. Plus bas, en arrivant dans la plaine littorale, ce sont les cocotiers qui dominent, avec leurs silhouettes altières (Agua Izé fut un centre de production de coprah et d’huile de coco).
Il faut prévoir avec votre guide, ou l’agence de voyages locale que vous aurez contactée, qu’un véhicule vous attende à votre arrivée à Agua Izé pour vous raccompagner à votre logement, à moins que vous n’ayez réservé l’unique chambre d’hôtes disponible chez Mady et Jessy : Casa Bom Plano (voir 4/ c, Hébergement). Pour vous restaurer après vos longues heures de randonnée, « Complexo Mirador », un restaurant de poisson populaire dominant la mer, au départ de la piste qui mène à la Bouche de l’Enfer. Boca do Inferno est une des curiosités les plus connues de l’île de Sao Tomé : la mer s’engage entre des entablements rocheux se terminant par une voute, d’où, à marée montante, l’eau rejaillit en geysers parfois impressionnants. A moins de 5 minutes de marche du restaurant.