Sécurité

Maman, c’est l’Afrique, j’ai peur des lions (des moustiques, du choléra, des terroristes) !

Se promener en Afrique ? Hum ! Est-ce bien raisonnable ?

A Sao Tomé, vous pouvez vous promener en toute sécurité, promenades en ville, aussi bien que balades en montagne et trekking en forêt dense.

 

D’abord, c’est un pays dont la faune ne comporte pratiquement pas d’animaux dangereux.  Les îles ne connaissaient pas de mammifères (sauf les chauves-souris) avant l’arrivée des Portugais à la fin du 15ème siècle. Les seuls mammifères qui vivent actuellement dans la brousse santoméenne, sont des descendants d’animaux domestiques importés par les Portugais : cochons retournés à l’état sauvage, petits singes amenés du continent, belettes, civettes (un petit carnassier un peu plus gros qu’un chat). Un seul serpent venimeux : le fameux cobra noir. Mais celui-ci a peur de l’homme, ne s’aventure pas près des zones habitées, et détale lorsque vous en rencontrez en forêt ; sauf si, par mégarde, vous vous approchez du lieu où la femelle a fait ses œufs ; mais elle ne pond pas sur les sentiers, évidemment ; cependant, par prudence, ne vous écartez pas du chemin tracé. Parmi les animaux peu sympathiques, citons quand même une sorte de scolopendre (« centopéia » en portugais), dont la morsure venimeuse, sans être grave, est plutôt désagréable ;  ce n’est pas un animal qui pullule, mais, malgré tout, regardez à l’intérieur de vos chaussures avant de les enfiler.

L’espèce animale qui a longtemps été la plus dangereuse dans l’archipel, c’est le moustique. Les succès rencontrés localement par la lutte contre le paludisme depuis une quinzaine d’années sont spectaculaires, bien que moins connus internationalement que ceux remportés contre ce fléau par Cuba dans les années 1960. Le nombre de cas de paludisme a été divisé par 40 en 12 ans, et cela fait plusieurs années qu’il n’y a plus à déplorer aucun mort de cette maladie. Cependant, cela ne signifie pas que tous les moustiques ont été exterminés : donc, protégez votre peau avec un répulsif dans les zones littorales, et même en zone de moyenne montagne à l’approche de la nuit en saison des pluies. 

Le vaccin contre la fièvre jaune est exigé à l’entrée du territoire pour les gens qui viennent du reste de l’Afrique, précisément parce que la fièvre jaune n’existe pas à Sao Tomé, et que les autorités ne veulent pas qu’elle puisse être transmise par des voyageurs.  Rien à craindre sur ce point si vous venez d’Europe ou de pays tempérés.

Cela fait de nombreuses années qu’il n’a plus été signalé de cas de choléra à Sao Tomé. Cependant, pensez à lavez les fruits que vous croquerez, si vous ne les épluchez pas. En règle générale, vous pouvez sans crainte manger salades et crudités dans les restaurants fréquentés par des étrangers (touristes ou expatriés) ; soyez peut-être plus prudents si vous mangez dans une petite gargote locale, votre flore intestinale est moins bien armée que celle des autochtones. L’eau des systèmes d’adduction est traitée, au point d’avoir parfois un désagréable goût de chlore. Ne buvez pas de l’eau qu’on vous offrirait dans les villages et les « roças », elle peut venir du ruisseau ou d’une source mal protégée contre les déjections animales. On trouve partout en vente de l’eau minérale importée.

D’une façon générale, la situation sanitaire à Sao Tomé et Principe est très supérieure à la moyenne du continent africain. Les chiffres d’espérance de vie à la naissance, de mortalité infantile, de prévalence du SIDA, sont plus proches (sans les atteindre tout à fait) de ceux de pays d’Europe que des pays appartenant à la catégorie PMA (Pays Moins Avancés) – catégorie dans laquelle Sao Tomé et Principe est classé, à cause de la faiblesse de son revenu par habitant.

« Nous sommes pacifiques », aiment souvent rappeler les Santoméens. Ceci est vrai, non seulement en politique internationale, et dans le domaine de la paix civile (la République de S. Tomé et Principe est un état démocratique, avec une police bon enfant), mais aussi dans le quotidien des rapports entre les gens. Les taux de délinquance sont très bas, la violence de rue urbaine pratiquement inconnue. Il est plus sûr de marcher seul à minuit dans les rues, pourtant obscures, de la petite capitale ou d’une bourgade santoméenne, que dans les rues de Paris ou de Londres. Evidemment, cela ne doit pas vous encourager à vous promener le nez en l’air avec votre sac à dos ouvert, ou à laisser votre appareil photo sur votre serviette de plage pendant que vous allez nager. Ne suscitez pas de tentation inutile.

Dernière remarque : l’avantage d’être petit et peu connu, c’est que, en ces temps mondialement troublés, Sao Tomé et Principe, pas plus que les lignes aériennes qui desservent le pays, ne sont un objectif stratégique pour les poseurs de bombe et mitrailleurs aveugles de toute appartenance.

Quelques conseils pour votre confort et votre sécurité

Tout d’abord, ne négligez aucune des précautions du randonneur que vous avez à respecter en n’importe quel lieu du monde.

Portez de bonnes chaussures de marche, c’est un point capital. Chaussures fermées, avec des semelles crantées qui accrochent le sol : les chemins, dans un pays de montagne humide, sont souvent boueux et glissants. Quand ils ne sont pas boueux, c’est qu’ils sont pierreux, donc, semelles épaisses nécessaires.

Emportez toujours au fond de votre sac une protection contre la pluie. Le temps est changeant en montagne. Même en partant sous un ciel bleu, vous n’êtes pas à l’abri d’une averse ou, en haute altitude, d’un petit crachin persistant, y compris en saison sèche.

Au fond du sac également : une lampe de poche. En cas d’imprévu qui vous ferait surprendre par la nuit, c’est un instrument indispensable. Et, bien sûr, ayez avec vous votre téléphone portable, muni d’une carte SIM d’un opérateur santoméen. Le numéro à faire en cas d’accident est le 112 (pompiers, service de protection civile).

Calculez vos horaires de façon à atteindre votre étape avant la tombée de la nuit. On est sous l’Equateur : il fait donc complètement nuit vers 18h45 ou 19h. Tous les jours de l’année, l'aube se lève vers 6h30 du matin.

Nous insistons sur quelques conseils complémentaires plus particuliers à ce pays, ou à des randonnées en zone tropicale.

Sous une chaleur humide, on transpire beaucoup. Donc, attention à la déshydratation, d’autant plus sournoise que l’on ne ressent pas autant la soif que dans une atmosphère sèche. La déshydratation peut se traduire par une fatigue musculaire handicapante, suivie de maux de tête, de sensation de vertiges et de crampes. Prévoir d’emporter une boisson, même pour une courte balade. Et, bien agréable pour pouvoir vous essuyer le visage et le cou : une petite serviette éponge. Eventuellement, en cas de balade prolongée au dessus de 1000 m. d’altitude, un T-shirt de rechange : on peut attraper froid à la pause ou à la descente, quand on porte des vêtements trempés.

Même si beaucoup de circuits se font à l’abri d’un dense couvert végétal, les passages à découvert sont l’occasion d’une intense exposition au soleil. Un soleil qui ne plaisante pas, entre les tropiques, même quand il est filtré par des nuages. Si vous n’avez pas la peau noire, protégez-vous : crème solaire, chapeau.

Sur des chemins glissants (et la plupart le sont), un bâton de marche est souvent d’un appui bienvenu. Si vous n’avez pas emporté dans vos bagages de bâton télescopique de randonneur, vous ne trouverez pas ce genre d’article en vente à Sao Tomé (pas plus qu’aucun article de sport ou de camping en général, hélas !). Demandez à un guide ou un accompagnateur de vous tailler un bâton de marche dans un morceau de bois.