PP CA 01 : L’estuaire du Io Grande à partir de São João dos Angolares
- Départ : plage de São João dos Angolares
- Arrivée : plage de l'estuaire du Io Grande
- Difficulté : faible à moyenne
- Dénivelé : environ 130 mètres à la montée, autant en descente
- Durée : 2h.15 à l’aller, autant au retour, quel que soit le chemin emprunté.
São João dos Angolares est le chef-lieu du district de Caué, le district qui couvre le sud de l’île de Sao Tomé. C’est une petite cité portuaire bâtie au fond de la baie de Vera Cruz, sur l’estuaire du paresseux Rio São João aux eaux sombres. A l’embouchure du rio, belle plage de sable noir, entre mer et rivière, où les pêcheurs mettent à l’abri leurs embarcations au pied des cocotiers.
Le Io Grande (Io est la forme dialectale créole pour Rio) est le principal cours d’eau de l’île. Bien que son cours ne soit pas très long, il présente, même en moment de basses eaux, un aspect de vraie rivière (alors que beaucoup de cours d’eau de l’île ne sont que de simples torrents), et ses crues sont redoutables. Il est vrai qu’il descend de montagnes exposées aux alizés équatoriaux chargés d’humidité, où les précipitations annuelles atteignent le niveau de 6 à 8 mètres (10 à 12 fois plus qu’à Paris, autant que sur les pentes les plus arrosées de l’Himalaya). Quand il arrive au niveau de la route nationale entre S. João dos Angolares et Ribeira Peixe, le courant s’est calmé ; le rio effectue des méandres sur un peu moins de deux kilomètres et, au moment de parvenir à la mer, s’élargit en une petite lagune bordée d’une dense et sombre végétation. Cet estuaire tranquille mérite d’être visité et invite à la baignade après deux heures de randonnée.
Entre l’estuaire du Rio São João et celui du Io Grande, s’intercale une péninsule qui culmine à 341 mètres au-dessus du niveau de la mer, occupée par les terres de la Roça Fraternidade. Le siège de la roça est bâti sur le flanc de la montagne, à 130 m. d’altitude. On y jouit d’un point de vue exceptionnel sur la baie de Vera Cruz.
Le parcours de randonnée part de l’extrémité de la plage de São João dos Angolares et grimpe la pente abrupte de la colline, jusqu’au niveau du siège de la roça Fraternidade. Puis, il contourne le massif en serpentant au-dessus de la mer (malheureusement pas toujours visible à cause de la densité de végétation de cacaoyers et de palmiers), tout en restant à une altitude d’environ 120-130 mètres, jusqu’à l’autre versant, où il domine la vallée du Io Grande. Le chemin, fréquenté par les soutireurs de vin de palme, descend ensuite jusqu’à rejoindre la route EN2. On suit la route nationale durant quelques centaines de mètres, jusqu’au niveau du Io Grande, puis on emprunte à gauche une étroite petite route pavée. Celle-ci serpente sur environ 1,5 km (compter 20 minutes de marche) le long des méandres du fleuve, dont on aperçoit parfois un bras mort aux eaux vertes entre les arbres et les bosquets de bambou. Arrivée au village de Praia Io Grande : petite communauté de pêcheurs Angolares très pauvres, dans leurs cabanes de bois, accueil souriant et plein d’une curiosité réfrénée par discrétion : d’où vient-on, comment a-t-on connu cet endroit, pourquoi n’est-on pas venu en voiture, est-ce qu’on aime São Tomé ?
Longue plage de sable noir, formant une barre entre le cours du fleuve et la mer ; d’un côté, des rouleaux propices au surf, de l’autre, l’eau douce du fleuve qui invite à la baignade (sans danger).
On peut rentrer à S. João dos Angolares par le même chemin, ou préférer ne pas contourner la péninsule de Fraternidade par le côté de la mer, et cheminer le long de la route nationale, qui traverse de superbes bosquets de cocotiers et de palmiers mélangés (le trafic routier n’est pas d’une grande intensité et ne gâche pas le plaisir de la randonnée).
Pour le moment, ce parcours n’est pas encore balisé ; il devrait l’être dans le courant de l’année 2017. En attendant, si vous n’avez pas de guide ou d’accompagnateur et si vous craignez de vous égarer, il est possible d’emprunter à pied la route nationale (EN3) à l’aller et au retour.
La route empierrée menant à l’estuaire du fleuve et à la plage, part de la Nationale à environ 300 mètres du grand pont sur le rio, dont on voit le parapet bleu depuis le croisement. Il est recommandé de faire un détour jusqu’au pont. Belle vue sur le fleuve ; des berges, à l’ombre d’arbres aux immenses ramures, les enfants du coin plongent dans l’eau ou se livrent à la pêche du charoco, un excellent poisson d’eau douce.
PP CA 02 : Praia Pesqueira, sa cascade et Praia Muteca
Départ : route nationale EN2, au kilomètre 51 (un kilomètre avant Ribeira Peixe), à l’embranchement de la piste menant à Praia Pesqueira. Arrivée : au même endroit, le parcours décrit une boucle.
Niveau de difficulté : très facile
Dénivelé : quelques dizaines de mètres
Durée : 50 minutes (sans compter les pauses à la cascade et sur les plages).
L’intérêt de la balade : une très belle cascade située pratiquement en bord de mer ; et deux jolies petites plages ombragées. Et, bien sûr, la rencontre des habitants du village de Praia Pesqueira. En vous faisant visiter « leur » cascade, dont ils sont très fiers, ils vont peut-être vous parler de leurs projets (notamment une crèche) et solliciter vos dons. Donnez si vous le voulez, mais seulement à la personne qui vous montrera sa carte de l’association.
Il faut laisser son véhicule, ou se faire déposer, à l’embranchement de la route nationale asphaltée et de la piste qui mène à Praia Pesqueira (peu après la borne kilométrique 50, soit 10 kilomètres après São João dos Angolares) ; depuis peu, un panneau indicateur montre la direction à prendre. Prière de garer votre voiture sur le bas-côté de façon à ne pas gêner le passage de véhicules comme camions et tracteurs.
La piste mène, en 5 à 7 minutes de marche, au village de Praia Pesqueira. Au cœur du petit village, une pancarte indique le sentier menant en bas de la cascade (appelée Cascata Mionba). A cet endroit, le rio Martim Mendes, à moins de 200 mètres de son embouchure, franchit un seuil de roches volcaniques très résistantes, formant un barrage naturel qu’il n’a pas réussi à éroder ; le barrage rocheux est très large, l’eau du rio, divisée en plusieurs petits bras, tombe d’une quinzaine de mètres dans une belle piscine naturelle, qui se termine sur la grève marine. On peut aussi, en demandant aux enfants du village, se faire conduire par un autre petit sentier, en haut de la cascade ; pas de point de vue sur la chute, sauf à s’approcher dangereusement de celle-ci en marchant dans l’eau de la rivière (ne vous laissez pas entrainer par le courant), mais une vue idyllique sur le plan d’eau d’amont, ses grands arbres, les lavandières qui battent énergiquement leur linge sur les rochers plats.
Revenir sur la piste principale qui traverse le village. Au bout de celui-ci (fléchage), on débouche au dessus de la plage de Praia Pesqueira, fréquentée par les pêcheurs, où l’on peut se baigner agréablement. Le parcours continue dans la plantation industrielle de palmiers à huile de la compagnie Agripalma (dont le siège se trouve non loin, à Ribeira Peixe). Les tracteurs utilisés pour transporter la récolte creusent des ornières dans le large chemin qui se remplissent de boue après les pluies. Après une courte montée, on traverse un endroit marécageux où il faut choisir où poser ses pieds pour ne pas trop enfoncer ; prévoir d’être chaussé en conséquence (bottes, ou sinon, sandales ou tongues que l’on lavera un peu plus loin à la plage, pas de chaussures en toile). On descend ensuite en direction d’un petit cours d’eau ; à droite, le chemin mène à une plage très agréable, signalée sur les cartes comme Praia Azeituna (Plage des Olives), mais appelée par les gens du coin Praia Muteca, du nom, dit-on, d’un travailleur déporté du Mozambique et échappé d’une roça, qui vécut seul fort longtemps sur cette plage et mourut là sans avoir pu regagner son pays – au moins est-il mort libre, à la différence de tant de ses semblables arrachés au continent pour venir travailler jusqu’à leur mort dans les cacaoyeraies ! Cette plage s’étend entre la mer aux forts rouleaux et un marigot aux allures de mangrove miniature formé par le petit cours d’eau venant de la montagne. De Praia Muteca, on peut accéder par des rochers à une autre belle plage, Praia Engenheiro ; mais attention à la marée, quand la mer est haute, les vagues battent avec violence les rochers qui séparent les deux plages et peuvent empêcher le retour.
De Praia Muteca, revenir sur ses pas, le parcours longe ensuite le rio en marge de la palmeraie et remonte en direction de la route nationale. Vous arrivez sur celle-ci à 350 mètres en amont du point de départ de la balade, où vous retrouverez votre véhicule.
Randonnées dans la mangrove et le long des plages de l’extrême sud
La pointe sud de l’île de Sao Tomé est plate et marécageuse. L’eau de ruissellement descendant des montagnes se mêle aux infiltrations de l’eau de mer, créant un paysage de mangrove surprenant, d’une extrême richesse de végétation et de faune amphibies. Cette zone protégée a été rattachée au Parc National de l’Obô.
Le Jalé Ecolodge, petit complexe de quatre bungalows situé sur la Praia Jalé (accessible par une bonne piste carrossable à 3 km au-delà de l’extrémité de la route asphaltée à Porto Alegre) organise pour ses clients des excursions dans la mangrove du Parc National (pour partie en barque) et, le long du littoral, des randonnées le long de très belles plages désertes jusqu’à la baie de São Miguel (sur le Jalé Ecolodge : voir plus loin notre chapitre « Des possibilités très variées d’hébergement »).
Mangrove : On peut aussi faire des excursions en barque dans la mangrove à partir de Malanza (village littoral et plage situés sur l’EN2 juste avant Porto Alegre) : Mangrove Tour, tél. 996 27 71 (Senhor Vitalo) ou 991 76 02 (Senhor Osvaldo).